Ma fille, mon amour
Quand on parle "nostalgie", certaines chansons vous font basculer dans le souvenir. Coups de poing au coeur, elles vous cueillent net.
Et puis elles vous laissent là, les larmes aux yeux. Avec un coeur qui ne demande qu'à s'épancher, parce qu'il est trop petit pour contenir les émotions, le bonheur, la nostalgie d'un temps qui appartient au passé, et l'amour qui est resté... intact, entier. Inaltérable malgré les distances...
Ma fille.
"Ma fille, mon enfant
Je vois venir le temps
Où tu vas me quitter
Pour changer de saison
Pour changer de maison
Pour changer d'habitudes
J'y pense chaque soir
En guettant du regard
Ton enfance qui joue
A rompre les amarres
Et me laisse le goût
D'un accord de guitare
Tu as tant voyagé
Et moi de mon côté
J'étais souvent parti
Des Indes à l'Angleterre
On a couru la Terre
Et pas toujours ensemble
Mais à chaque retour
Nos mains se rejoignaient
Sur le dos de velours
D'un chien qui nous aimait
C'était notre façon
D'être bons compagnons
Mon enfant, mon petit
Bonne route... Bonne route
Tu prends le train pour la vie
Et ton cœur va changer de pays
Ma fille, tu as vingt ans
Et j'attends le moment
Du premier rendez-vous
Que tu me donneras
Chez toi ou bien chez moi
Ou sur une terrasse
Où nous évoquerons
Un rire au coin des yeux
Le chat ou le poisson
Qui partageaient nos jeux
Où nous épellerons
Les années de ton nom
A vivre sous mon toit
Il me semble parfois
Que je t'avais perdue
Je vais te retrouver
Je vais me retrouver
Dans chacun de tes gestes
On s'est quittés parents
On se retrouve amis
Ce sera mieux qu'avant
Je n'aurai pas vieilli
Je viendrai simplement
Partager tes vingt ans
Mon enfant, mon petit
Bonne route... Bonne route
Sur le chemin de la vie
Nos deux cœurs vont changer de pays."
Serge Reggiani
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Juillet 1997.
Tu es là dans la robe de tes rêves. Ma fille, toi qui rêvait de princesse et de robes romantiques qui "tournent".
Cette photo, elle me fait chaud au coeur. Pas que pour ta belle robe, pas que pour cette superbe journée qui m'est restée dans le coeur. Pas pour la fierté, quand je te vois si belle de me dire : "elle est ma fille".
Cette photo, elle montre notre amour. Nos regards emmêlés, cette tendre complicité.
Tu souris à ton bonheur actuel. Je souris à ton sourire.
Et j'ai la nostagie de cet instant précis. Le photographe a terminé son reportage. Nous sommes toutes les deux. Ton mari est devant avec ta fille...
Nous nous sommes serrées l'une contre l'autre. Très fort. Tes yeux brillent de larmes retenues. Les miennes coulent, libératrices. Ta main serre la mienne très fort... Et nous nous sommes remises à marcher, en direction de la fête où les émotions seront bien sûr au rendez-vous , nombreuses. Nous nous sommes remises à marcher vers cette vie qui t'emmène maintenant sur d'autres traces, à côté, pas loin, mais qui ne sont plus mon chemin.
Ces chemins te maintiennent loin de moi, des kilomètres pas infranchissables... mais tu as ta vie de mère aujourd'hui... De temps en temps, des ilôts de bonheur me sont donnés. Tendres moments de retrouvailles, je cherche toujours au fond de tes yeux le sourire - est il toujours là ? -, j'essaye de deviner les premières rides, les chagrins aussi - ceux que tu veux me cacher pour ne pas que je m'inquiète -, ...
Et puis il y a toujours un moment où nos mains se cherchent. Se trouvent. Se serrent. Geste de confiance, comme l'enfant que tu étais. Geste d'intimité comme l'enfant dans le ventre de la mère. Geste qui n'a pas besoin de mots. Geste qui est à l'image de notre amour et de nos liens. Immense. Indesctructible.
"Mon enfant, mon amour
Bonne route... Bonne route
Quelque soient les chemins de nos vies
Nos deux cœurs seront toujours unis."